De véritables petites révolutions dans les villages de Guinée-Bissau

02août2011

Bevrijde Wereld

Nous sommes en Guinée-Bissau, à Mamporo, un village lointain situé dans la région de Bafata. Aliou Diao, 43 ans, a la charge avec son épouse d'une famille de huit personnes. Aliou est membre de l'organisation du village avec laquelle Bevrijde Wereld et son partenaire APRODEL collaborent. Nous demandons à Aliou ce que cela signifie, pour lui et sa famille, de faire partie de l'organisation du village. Il nous y emmène et nous montre à quoi ressemble sa vie.

L’organisation du village se compose de différents comités techniques qui sont chacun responsables d’activités spécifiques, comme le jardin potager ou la banque de graines et de semences. C’est grâce à cette banque que la famille d’Aliou a eu accès à des semences de riz, d’arachides, de sorgho et de niébé (pois à œil noir). Son épouse a reçu une parcelle de 2 500 m² qui a été remise totalement en état par le comité technique chargé du riz. Le comité de village aide la famille en lui fournissant informations agricoles et conseils techniques.

« Les avis et les conseils des comités nous ont cette fois-ci permis de produire 595 kilos de riz. Une quantité qui nous permet, à ma famille et à moi, de manger pendant deux mois et demi », explique Aliou.

Les enfants sur les bancs d'école

Aliou a recommencé à produire des arachides grâce aux graines que le comité du village lui a données. « La saison dernière, j’ai pu produire 750 kilos d’arachides. J’ai vendu une partie de cette production. Avec ce que j’ai gagné, je suis en mesure de payer les frais de scolarité de ma fille. Maintenant, elle peut poursuivre ses études en ville, parce que notre village n’a pas d’école secondaire ».

L’épouse d’Aliou cultive ses propres légumes dans le grand potager que le comité du village a mis à sa disposition. Une partie est destinée à la consommation familiale, tandis qu’une autre partie est vendue sur le marché. Les recettes de la vente sont partiellement investies dans une tontine : il s’agit d’un système local d’épargne et de crédit en vigueur en Afrique de l’Ouest et ressemblant au microcrédit. La tontine octroie des crédits à des familles pour leur permettre de faire face aux frais liés à l’éducation et à la santé des enfants. Avec le reste des recettes, l’épouse d’Aliou peut faire face à d’autres dépenses sociales et acheter des vêtements.

En outre, l’épouse d’Aliou suit un cours d’alphabétisation organisé par le village. Elle y apprend à lire et à écrire dans la langue locale. « La gestion journalière des revenus et des dépenses de notre ménage est beaucoup plus facile maintenant que je sais lire et écrire et même calculer… ».

Vers un passage progressif du statut de « très pauvre » à « pauvre »

Grâce à toutes ces activités, la famille d’Aliou a pu évoluer du statut de famille très pauvre à pauvre selon les critères d’appréciation de la population locale. La famille d’Aliou a réussi à augmenter sa production de céréales et à accumuler des revenus supplémentaires qu’ils peuvent désormais consacrer à des choses essentielles comme la santé et l’éducation.

L’organisation du village de Mamporo est également parvenue à améliorer l’infrastructure d’approvisionnement en eau au profit de toute la communauté. Pour ce faire, elle a mobilisé autant de villageois que possible, fait travailler des gens en créant des emplois pour lesquels il ne fallait aucun diplôme et rassemblé des matériaux locaux comme du sable et du gravier. Pour l’instant, il existe un comité de village « eau, hygiène et aménagements sanitaires » chargé de la bonne gestion des différents points d’eau et de la conscientisation des villageois en matière d’hygiène et d’aménagements sanitaires.

En outre, le village organise des formations et des activités d’information ciblées sur une plus grande participation des femmes. Ce qui permet aux femmes, comme l’épouse d’Aliou, d’avoir de plus en plus accès aux organes de décision des comités du village.

La durabilité de nos projets dépend des moyens dont disposent les organisations villageoises locales. C’est la raison pour laquelle Bevrijde Wereld ne ménage pas ses efforts pour renforcer ces organisations. Les paysans ont acquis des connaissances et des compétences qui leur permettent désormais d’aider directement leur village avec seulement un soutien minimal de la part du personnel des ONG avec lesquelles nous collaborons. Une belle avancée !

Sidy Gueye Niang, Bevrijde Wereld

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